Une thérapie de papier dans un appart enfumé, les lignes qui s’écrivent
quand mon esprit dérive. L’encre fait son travail quand tous autour
s’enjaillent. Larmes d’encre sur une feuille immaculée, un sourire, un
soupir, une déception et à nouveaux des mots qui coulent. Glissent.
Effleurent en se gravant immuablement dans les fibres du papier comme ils
résonnent dans celles de mon corps. Ecrire. Un besoin impérieux qui agite
mes doigts. Battements calmes après une douleur comme un coup de poignard
dans le dos. Serrer les dents et attendre que ça passe. Ça passe toujours.
Les regarder rire comme dans un autre monde et me dire que finalement on
est bien dans cette ville. Les mots ne seront pas longs, pas le temps, pas
l’envie simplement profité alors que mon prénom résonne à mes oreilles.
Oups un bug, une bulle quand j’écris. Un sourire sur les lèvres d’un ami,
je crois qu’il comprend ça très bien. Ok je pose le papier et le crayon sur
la table et part prendre un shoot de tequila. Peut-être que cette
brûlure-là sera plus agréable que celle d’un autre esprit cherchant à
comprendre le mien, décortiquant mes mots comme je le fais avec ceux qui me
font face. Sourire lorsque je récupère le papier dans les mains d’un
étranger. Oui c’est du grec. Nouveau sourire ami et rire de ma part. Je
sais à quel point il déteste quand je fais ça, il voulait lire. Plus tard
peut être. Sensation d’être étrange quand ils me regardent replonger dans
l’écriture mais bientôt plus rien ne compte que l’encre qui s’échappe à
nouveau. Flot indomptable. Verre qui s’arrête au bord de mes lèvres sans
que je me sois rendu compte de mon geste. Drôle de sensation. Arrêt
instantané, regard réprobateur. Ne me regarde pas comme ça je suis grande
je crois. Oui mais un symbole. Drôle de réponse je suis un symbole un peu
bizarre mais si tu le vois comme ça ce n’est pas à moi de te contredire.
Fin de soirée dans la douleur, tristesse du retour seule alors que la
soirée continue. Dommage, seul mot qui restera mais la soirée fut bonne.