jeudi 11 avril 2013

Thérapie de papier



Une thérapie de papier dans un appart enfumé, les lignes qui s’écrivent 
quand mon esprit dérive. L’encre fait son travail quand tous autour 
s’enjaillent. Larmes d’encre sur une feuille immaculée, un sourire, un 
soupir, une déception et à nouveaux des mots qui coulent. Glissent. 
Effleurent en se gravant immuablement dans les fibres du papier comme ils 
résonnent dans celles de mon corps. Ecrire. Un besoin impérieux qui agite 
mes doigts. Battements calmes après une douleur comme un coup de poignard 
dans le dos. Serrer les dents et attendre que ça passe. Ça passe toujours. 
Les regarder rire comme dans un autre monde et me dire que finalement on 
est bien dans cette ville. Les mots ne seront pas longs, pas le temps, pas 
l’envie simplement profité alors que mon prénom résonne à mes oreilles. 
Oups un bug, une bulle quand j’écris. Un sourire sur les lèvres d’un ami, 
je crois qu’il comprend ça très bien. Ok je pose le papier et le crayon sur 
la table et part prendre un shoot de tequila. Peut-être que cette 
brûlure-là sera plus agréable que celle d’un autre esprit cherchant à 
comprendre le mien, décortiquant mes mots comme je le fais avec ceux qui me 
font face. Sourire lorsque je récupère le papier dans les mains d’un 
étranger. Oui c’est du grec. Nouveau sourire ami et rire de ma part. Je 
sais à quel point il déteste quand je fais ça, il voulait lire. Plus tard 
peut être. Sensation d’être étrange quand ils me regardent replonger dans 
l’écriture mais bientôt plus rien ne compte que l’encre qui s’échappe à 
nouveau. Flot indomptable. Verre qui s’arrête au bord de mes lèvres sans 
que je me sois rendu compte de mon geste. Drôle de sensation. Arrêt 
instantané, regard réprobateur. Ne me regarde pas comme ça je suis grande 
je crois. Oui mais un symbole. Drôle de réponse je suis un symbole un peu 
bizarre mais si tu le vois comme ça ce n’est pas à moi de te contredire. 
Fin de soirée dans la douleur, tristesse du retour seule alors que la 
soirée continue. Dommage, seul mot qui restera mais la soirée fut bonne. 

Age ancien...



Un âge ancien où rien d’autre ne comptait que la nature et le jeu. 

Un grondement. Tes pieds qui s’ancrent dans le sol, tes muscles qui se 
détendent et enfin tu libères toute la tension que ton corps habite. 
Courir. Cette sensation de liberté que tu as, semble nouvelle à chaque pas 
que tu fais. Les cailloux roulent sous tes pieds mais tu cours trop vite 
pour qu’ils te gênent ne serais-ce qu’une seule seconde. La seule mélodie à 
tes oreilles est celle du vent qui siffle. Jamais tu ne t’es senti aussi 
libre et complet. Ton cœur rythme la buée qui sort de tes lèvres alors que 
quelques flocons se mettent à tomber. Tu ne t’étais pas rendu compte que tu 
étais déjà monté aussi haut, l’effort fourni te semble si limité que tu ne 
comprends pas pourquoi tu n’as jamais pu faire cette ascension avant ce 
jour. Dernière foulée dans un crissement caillouteux et le paysage 
moutonneux s’offre à toi. Rien d’autre qu’une mer de nuage sur lequel le 
soleil pose des reflets d’or et de rubis, faisant jouer ses rayons en une 
douce caresse. 

Le sol tremble. Un grondement sourd te parvient, tu lèves les yeux au ciel 
mais il est toujours aussi pourpre, aucune trace d’un orage en préparation. 
Réflexion rapide alors qu’une odeur de soufre effleure ton nez. Demi-tour 
rapide pour jeter un œil au volcan sur lequel tu es et la chaleur qui 
commence à te parvenir te fait sourire. La descente sera encore plus rapide 
que la montée !!

Début d’une nouvelle course et toujours ce même bonheur, glissement sur le 
sol que tu transformes en terrain de jeu. La lave derrière toi à peu 
d’importance, tu sembles si loin devant elle. Dérapage légèrement controlé, 
arrêt sur une corniche surplombant une falaise à pic et en bas l’océan. 
Regard en arrière la lave arrive. Coup d’œil rapide au cerisier en fleur à 
tes côtés. Comment il a pu pousser ici tu ne le sais pas, c’est simplement 
dommage qu’il disparaisse c’est la première fois que tu en voyais un. Tu es 
presque sûr qu’il s’agit de l’unique espèce en son genre. Tu remontes de 
quelques mètre te mettant au même niveau que la lave en fusion, le feu est 
ton élément aucune raison de le craindre. En quelques secondes ton parcours 
est jaugé. Démarrage dans un volute de poussière Dérapage contrôlé, un 
rameau de cerisier en fleur dans la main tu plonges de la falaise en même 
temps que la lave qui va se déverser dans l’océan dans un sifflement 
vaporeux. Ce qu’il se passe ensuite nul ne le sait, mais les cerisiers 
existent toujours…

jeudi 15 novembre 2012

Lion...


Dernier saut dans une impulsion contrôlée et mon cœur s’arrête face au spectacle. Les rayons pourpres se reflètent dans toutes les vitres de mon jardin. Un avertissement voile dans mon esprit qui s’agite. La peau de mon dos se déchire sous des griffes que je ne reconnais pas. Lion noir aux yeux noir cercles de rouge. Battement de cœur désespéré avant de me ressaisir. Tu as tes griffes aussi...
Position d’attaque et lorsqu’ il amorce son geste je sens que sa force aura sûrement raison de la mienne.  Hurlement de douleur à la lune. Mes écailles sont inexistantes face à lui. Et mon sang coule distillant son reflet argente et son odeur métallique.  Chape de brume cercle d’ombre et deux bras qui m’encerclent chaleur instantanée je me laisse berce et le lion disparaît.
Une vue de ton esprit petit chat...

Nouvelle étoile...


Mon jardin. Un souffle d’air qui laisse s’envoler certaines mèches échappées de l’élastique qui les retiennent et volent autour de ma tête. Rire moqueur qui réchauffe mon sang.
Là tu ressembles à la lionne que tu es !
Deux bras encore chaud qui m’attrapent dans une étreinte et me laissent avec une boule dans la gorge.  Je ne pleurerais pas. Deux ailes duveteuses aux reflets d’ambre se referment sur moi.
Elles sont magnifique aussi chaleureuses qu’un soleil.
Je souris à la comparaison Léo a toujours aime la lune là ou lui préférait le soleil et sa caresse.
Je suis là pour te les offrir. Pour te rendre ce qui t appartient.
Elles sont à toi et tu le sais les miennes étaient bleu nuit...
Il est temps simplement que la chaleur reprenne le pas...
Un sourire et une morsure dans le cou.
Hey depuis quand tu vires vampire toi!
Oh toujours à me casser mon délire je trouvais ça plus drôle que simplement te toucher et je sais que tu détestes!
Sourire alors que ses doigts effleurent les miens. Chaleur de mon sang qui perdrait presque sa couleur d’argent au profit de la sienne plus chaude. Presque.
Ce qui est à toi t’appartient petit prince
Dernier baiser aérien
Tu es libre ma belle de tout devoir envers nous. On sait très bien que jamais tu ne nous oublieras mais n oublié pas non plus la vie...
Je t’aime petite fée... Si tu ne veux pas de mes ailes retrouve les tiennes ou je te collerais celles-là de force sur le dos. Tu nous manques déjà...
Larme silencieuse et solitaire mais déjà il a disparu...

Mon jardin...


Un jardin de verre et d’acier. Quelque chose que je ne connais pas et qui pourtant me semble être familier comme un morceau de soi que l’on découvrirait. Mes mains brillent sous la lune et ma peau respire l’air frais sans carapace ni fourrure. Frisson glacial qui me fait sourire.  Bien longtemps que je n’en avais pas senti un. Mon cœur bat lentement et c’est comme si ce monde battait à son rythme. Prise d’appuis dans le sol et démarrage pour un parkour qui sera des plus instructifs. Sensation de liberté profonde alors que je slalome entre des arbres passant à travers une clairière qui m’évoque un souvenir et continue sur un toit. Arrêt brutal par un rugissement. Peu importe je me sens bien ici sur ce toit. Présence à mes côtés. Deux yeux d’émeraude une main qui passe dans les cheveux avec un petit air gêné qui me fait sourire. Ne t’en fais pas Léo tu n as pas perdu ce droit. Assise les pieds dans le vide le dos calé contre son souvenir je me souviens en regardant les fleurs grimper le long des tiges de métal des immeubles. Toutes si différentes et toutes merveilleuses. Des sabots de venus en passant par les lys noirs et les roses blanches jusqu’aux fleurs de passion. Mon jardin s’étend devant mes yeux et je ne peux que sourire en pensant à celui que je visitais. Nouveau rugissement et un murmure dans mon oreille.
Ton âme est libre. Tu n’es pas née félin mais tu en as le cœur, les griffes et la liberté. Il ne pourra plus jamais rien contre toi tant que je serais là. Et je suis là en toi. Pour toujours. Adapte-toi comme tu as toujours su faire.
Dernière caresse dans mes cheveux alors qu'il disparaît et que je retrouve mes écailles et mes griffes accompagné de la fourrure. Je serais presque déçue. Deux yeux d’ambre qui luisent dans le noir.
Que cherches-tu Asaën...
Tu es ma protégée et je n’accepte pas que tu t’éloignes
Et moi  je n’accepte pas d’être protégée.
Nouveau rugissement comme un défi et feulement de réponse. Son corps se transforme et je ne peux empêcher un sourire. Tu es dans mon jardin Asaën et ici je fais ce que je veux.
L’espace d’un soupir mon corps s’allonge. Les os craquent et la douleur s’empare de mon corps comme une vieille amie. J'apprécie la chaleur de la fourrure contre ma peau et les sens qui se développent comme un instinct de survie. Ma fourrure est blanche tachetée de noir. Mes écailles sont toujours là. Présente. Son regard se teinte d’incompréhension. Son attaque est rapide et ses griffes déchirent la nuit alors que les miennes éraflent ses côtes. La résignation ne sera pas plus forte que sa volonté de me prouver le besoin que j’ai d’être protégée. Nouvel attaque et ses griffes lacèrent mon dos et crissent sur les écailles. Mes crocs se posent sur sa gorge alors que ses pattes me serrent contre lui.
Je n’ai pas besoin d’être protégée. Et je suis libre Asaën tu es le bienvenu ici mais lui aussi tant qu'il ne détruit pas les fragiles fondations de mon jardin. Il faudra t habituer à le voir. Mon corps a retrouvé sa forme humaine et le sien en fait autant. Alors qu'il s’éloigne dans un dernier regard.
Je ne te chasse pas Asaën souviens toi que tu es parti seul pour réfléchir ...
Une caresse dans mes cheveux et je retrouve l’étreinte d’un souvenir. 
Je ne me savais pas métamorphe.
Tu seras ce que tu veux être, toujours...

jeudi 8 mars 2012

Danseuse...

Couleurs. Chaleur. Rien d' autre qu'un de cercle de flammes colorées. Juste ça et pourtant c'est déjà tellement. Autant de voies possibles pour la création. Autant de matière présente pour mon imagination. Un regard vers une plus petite verte qui oscille lentement. Dangereuse et calme là où ses sœurs sont vives et impétueuses. Je l'appelle a moi d' un regard et elle prend place dans mes mains. Souvenirs assez récent d' une petite danseuse bleutée et envie de la recréer. Image précise et nette dans mon esprit avant que mes doigts ne se meuvent autour d' elle. Petite flammèche qui ondule lentement alors que je la relâche. Elle pose doucement ses pieds brulants sur l'herbe sèche et une trainée de flammes verte nait comme un fil destiné a son oscillation. Et comme une funambule elle le suit dans une danse qui me fait sourire. Son bras se tend et ses doigts effleure une flamme couleur soleil couchant dont elle se pare comme une robe puis dans un saut gracieux elle passe au dessus d'une flamme blanche qui lace des chaussons autour de ses pieds brulants. Enfin elle revient se poser devant moi assise en tailleur. Elle regarde tout comme moi ses sœurs et sans que je l attende ses lèvres s'ouvrent dans un bâillement léger, pas plus fort qu'un soupir qui suffit a éteindre le cercle coloré. Alors elle s'enroule en boule sur un rocher blanc et son corps cesse de luire lorsqu'elle s endort. A la lueur de la lune il ne reste de cette soirée qu'une ligne brulée menant directement a la roche ou son corps scintille comme un diamant. Peut être reviendrais-je un jour pour la voir revivre.

mardi 6 mars 2012

Ecrire...


Écrire une envie qui me coule dans le sang. Peut on se nourrir d' encre toute sa vie? Autant un besoin qu'une envie. Dévorer l encre la laisser s insinuer en moi pour créer des images, des mondes tous plus beaux les uns que les autres. Une encre noire aux milles reflets de possibles miroitant dans la nuit comme des milliers d'étoiles. Les lignes défilant toutes vers un même but, le point final. Celui qui aura terminé de créer le pont qui mène a cet autre monde celui que chacun s imagine a sa manière et reproduit. Profonde liberté dans le choix des mots qui conditionne une sensation. Un mot plus que tout autre pour un sourire, une larme ou tout simplement une émotion. Écrire et vivre. Je pense donc je suis ... J écris donc je suis résonne en moi. Prendre une plume pour libérer l encre aussi noire que l amère douleur qui enserre ma gorge et retrouver un semblant de paix quelques instants. Écriture beaucoup plus fluide dans la douleur comme si en ayant mal je me prouvais être en vie et que cette plume se nourrissait simplement de douleur et pourtant. Parfois il y eut des textes pas vraiment heureux mais beaucoup moins sombre... Peu de traces certains envoles en fumée et d' autre simplement offerts. Écrire parce que ça me semble vital. Parce que ça devient un besoin, une drogue. Écrire pour ne plus penser qu'à ça. Qu'aux mots qui glissent sur la feuille. Parce que ça devient plus simple. Une sensation un mot rien de plus. Mais parfois il y a simplement le besoin sans les mots... Un seul alors a écrire... Désespoir. 
Écrire pour vivre, pour changer une lettre et passer de douleur a douceur. Écrire pour faire vivre, revivre,pour imagée. Parce qu'un mot quand on le lit donne une image parce qu'arc en ciel est presque aussi beau que le fait lui même. Écrire tout simplement pour se sentir libre de créer, d' offrir. Écrire et s amuser a effacer des lettres pour découvrir que le rire se cache dans le verbe, que parfois un simple vide transforme l'envie et nous laisse en vie. Écrire parce que c est un jeu parce qu' il n y a nul besoin de rayer pour enrayer l engrenage de la douleur, parce qu'une goutte d' encre est plus efficace qu un grain de sable. Écrire pour couvrir, découvrir, recouvrir une page, un mot, une passion, un besoin. L encre comme un second liquide vital tellement plus noir la ou le rouge devrait dominer, si plein d' espoir la ou le coeur rate un battement. Écrire parce que c est le seul moyen de se libérer. Écrire et brûler parce que c est le seul moyen de lui faire lire. Écrire pour vivre, écrire pour rire, pour construire, déconstruire , et toujours reconstruire...