Un jardin de verre et d’acier. Quelque chose que je ne
connais pas et qui pourtant me semble être familier comme un morceau de soi que
l’on découvrirait. Mes mains brillent sous la lune et ma peau respire l’air
frais sans carapace ni fourrure. Frisson glacial qui me fait sourire. Bien longtemps que je n’en avais pas senti
un. Mon cœur bat lentement et c’est comme si ce monde battait à son rythme.
Prise d’appuis dans le sol et démarrage pour un parkour qui sera des plus
instructifs. Sensation de liberté profonde alors que je slalome entre des
arbres passant à travers une clairière qui m’évoque un souvenir et continue sur
un toit. Arrêt brutal par un rugissement. Peu importe je me sens bien ici sur
ce toit. Présence à mes côtés. Deux yeux d’émeraude une main qui passe dans les
cheveux avec un petit air gêné qui me fait sourire. Ne t’en fais pas Léo tu n
as pas perdu ce droit. Assise les pieds dans le vide le dos calé contre son
souvenir je me souviens en regardant les fleurs grimper le long des tiges de
métal des immeubles. Toutes si différentes et toutes merveilleuses. Des sabots
de venus en passant par les lys noirs et les roses blanches jusqu’aux fleurs de
passion. Mon jardin s’étend devant mes yeux et je ne peux que sourire en
pensant à celui que je visitais. Nouveau rugissement et un murmure dans mon
oreille.
Ton âme est libre. Tu n’es pas née félin mais tu en as le
cœur, les griffes et la liberté. Il ne pourra plus jamais rien contre toi tant
que je serais là. Et je suis là en toi. Pour toujours. Adapte-toi comme tu as
toujours su faire.
Dernière caresse dans mes cheveux alors qu'il disparaît et
que je retrouve mes écailles et mes griffes accompagné de la fourrure. Je
serais presque déçue. Deux yeux d’ambre qui luisent dans le noir.
Que cherches-tu Asaën...
Tu es ma protégée et je n’accepte pas que tu t’éloignes
Et moi je n’accepte
pas d’être protégée.
Nouveau rugissement comme un défi et feulement de réponse.
Son corps se transforme et je ne peux empêcher un sourire. Tu es dans mon
jardin Asaën et ici je fais ce que je veux.
L’espace d’un soupir mon corps s’allonge. Les os craquent et
la douleur s’empare de mon corps comme une vieille amie. J'apprécie la chaleur
de la fourrure contre ma peau et les sens qui se développent comme un instinct
de survie. Ma fourrure est blanche tachetée de noir. Mes écailles sont toujours
là. Présente. Son regard se teinte d’incompréhension. Son attaque est rapide et
ses griffes déchirent la nuit alors que les miennes éraflent ses côtes. La
résignation ne sera pas plus forte que sa volonté de me prouver le besoin que
j’ai d’être protégée. Nouvel attaque et ses griffes lacèrent mon dos et
crissent sur les écailles. Mes crocs se posent sur sa gorge alors que ses
pattes me serrent contre lui.
Je n’ai pas besoin d’être protégée. Et je suis libre Asaën
tu es le bienvenu ici mais lui aussi tant qu'il ne détruit pas les fragiles
fondations de mon jardin. Il faudra t habituer à le voir. Mon corps a retrouvé
sa forme humaine et le sien en fait autant. Alors qu'il s’éloigne dans un
dernier regard.
Je ne te chasse pas Asaën souviens toi que tu es parti seul
pour réfléchir ...
Une caresse dans mes cheveux et je retrouve l’étreinte d’un
souvenir.
Je ne me savais pas métamorphe.
Tu seras ce que tu veux être, toujours...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire