jeudi 15 novembre 2012

Mon jardin...


Un jardin de verre et d’acier. Quelque chose que je ne connais pas et qui pourtant me semble être familier comme un morceau de soi que l’on découvrirait. Mes mains brillent sous la lune et ma peau respire l’air frais sans carapace ni fourrure. Frisson glacial qui me fait sourire.  Bien longtemps que je n’en avais pas senti un. Mon cœur bat lentement et c’est comme si ce monde battait à son rythme. Prise d’appuis dans le sol et démarrage pour un parkour qui sera des plus instructifs. Sensation de liberté profonde alors que je slalome entre des arbres passant à travers une clairière qui m’évoque un souvenir et continue sur un toit. Arrêt brutal par un rugissement. Peu importe je me sens bien ici sur ce toit. Présence à mes côtés. Deux yeux d’émeraude une main qui passe dans les cheveux avec un petit air gêné qui me fait sourire. Ne t’en fais pas Léo tu n as pas perdu ce droit. Assise les pieds dans le vide le dos calé contre son souvenir je me souviens en regardant les fleurs grimper le long des tiges de métal des immeubles. Toutes si différentes et toutes merveilleuses. Des sabots de venus en passant par les lys noirs et les roses blanches jusqu’aux fleurs de passion. Mon jardin s’étend devant mes yeux et je ne peux que sourire en pensant à celui que je visitais. Nouveau rugissement et un murmure dans mon oreille.
Ton âme est libre. Tu n’es pas née félin mais tu en as le cœur, les griffes et la liberté. Il ne pourra plus jamais rien contre toi tant que je serais là. Et je suis là en toi. Pour toujours. Adapte-toi comme tu as toujours su faire.
Dernière caresse dans mes cheveux alors qu'il disparaît et que je retrouve mes écailles et mes griffes accompagné de la fourrure. Je serais presque déçue. Deux yeux d’ambre qui luisent dans le noir.
Que cherches-tu Asaën...
Tu es ma protégée et je n’accepte pas que tu t’éloignes
Et moi  je n’accepte pas d’être protégée.
Nouveau rugissement comme un défi et feulement de réponse. Son corps se transforme et je ne peux empêcher un sourire. Tu es dans mon jardin Asaën et ici je fais ce que je veux.
L’espace d’un soupir mon corps s’allonge. Les os craquent et la douleur s’empare de mon corps comme une vieille amie. J'apprécie la chaleur de la fourrure contre ma peau et les sens qui se développent comme un instinct de survie. Ma fourrure est blanche tachetée de noir. Mes écailles sont toujours là. Présente. Son regard se teinte d’incompréhension. Son attaque est rapide et ses griffes déchirent la nuit alors que les miennes éraflent ses côtes. La résignation ne sera pas plus forte que sa volonté de me prouver le besoin que j’ai d’être protégée. Nouvel attaque et ses griffes lacèrent mon dos et crissent sur les écailles. Mes crocs se posent sur sa gorge alors que ses pattes me serrent contre lui.
Je n’ai pas besoin d’être protégée. Et je suis libre Asaën tu es le bienvenu ici mais lui aussi tant qu'il ne détruit pas les fragiles fondations de mon jardin. Il faudra t habituer à le voir. Mon corps a retrouvé sa forme humaine et le sien en fait autant. Alors qu'il s’éloigne dans un dernier regard.
Je ne te chasse pas Asaën souviens toi que tu es parti seul pour réfléchir ...
Une caresse dans mes cheveux et je retrouve l’étreinte d’un souvenir. 
Je ne me savais pas métamorphe.
Tu seras ce que tu veux être, toujours...

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