Assise sur un rebord de fenêtre ouverte à tous les vents j'expire un volute de buée, brûlante en comparaison de l'air qui m'entoure. Nouvelle année, je ne vois rien de nouveau dans un recommencement éternel. Mes yeux se posent sur les griffes noires qui ont remplacées mes mains et sur les écailles qui composent mon corps. L'éclat lunaire n'a jamais paru aussi froid alors que des milliards de perles commencent à rouler sur ma peau. Pleurs d'un monde qui souffre ou simplement un moyen de se laver, d'être prêt pour un renouveau. Pourquoi ne pas voir ce monde comme une entité aux sentiments complexes mais à l'expressivité exacerbée pour ceux qui savent écouter et voir, sentir et comprendre. La pluie comme des larmes, le vent comme un souffle parfois joueur et parfois coléreux, les murmures comme des pensées millénaires de quelque chose qui vit depuis si longtemps qu'on l'a oublié. Certains ont besoin d'un dieu pour se sentir vivant et protégé, je crois que j'ai juste besoin de Nature. Bruit assourdissant d'une cité où les chemins se croisent en mille voies mais où personne ne vit vraiment, odeur fétide gâchant même le parfum des fleurs qui ont réussit à s'implanter là aider par quelques mains humaines, aucun autre murmure que le grincement métallique du métro, pas de chant d'oiseaux et encore moins le silence qui paraîtrait si assourdissant et dérangeant. Perle qui tombe du ciel et roule sur ma joue me faisant lever les yeux et lorsque je pose mon regard sur le paysage que je surplombe je ne peux que sourire. Les gouttelettes tombent en rayons d'argent sur le monde et le font briller sous l'éclat de la lune. Manteau d'acier, souple et solide. Immuable. Rassurant. Enfin mes yeux se ferment sur cette vision et j'ai l'impression que mon coeur bat un peu moins fort. Presque en paix. Tout recommence mais les changements seront toujours possibles.
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