Nuit sombre, éclairée par la simple lueur des yeux de mon adversaire. Flamme verte teinté de haine et d'amour. Mélange assez étrange. Une Arène voilà où je suis et le combat qui va suivre ne sera surement pas un entrainement. Je constate avec bonheur qu’il me reste mes armes les plus précieuses même si mes sabres m’ont été enlevés. Première attaque et première déchirure sur mon corps. Impossible de réagir. Vitesse trop importante pour que je prenne l’information à temps. Aucune goutte de sang ne frappe le sol. Juste des plaies qui se referment encore et encore et ma peau qui s’imprègne de ces marques de sang et de feu. Je ne peux que baisser la tête, seule partie de moi qui répond encore à une de mes sollicitations. Les marques ne sont pas faites au hasard, dessin précis presque chirurgical. Enfin il s’arrête.
Lui.
Le premier à m’avoir parlé de griffes. De leur beauté froide, captant toute les lumières alentours se nourrissant des ombres pour apparaître et disparaître sur une simple pensée.
Léo.
Son corps se tend vers le mien et m’enveloppe dans la douceur de ses bras. Impression de sentir son odeur encore et encore. La laisser m’imprégner tout en libérant les diamants qui brûlent mes yeux de leur froide douleur. Un murmure dans la nuit.
« Désolé petite lune, ma force sera toujours la tienne… »
Douleur profonde.
Suffocante.
Six lames qui s’enfoncent directement dans mon cœur. Brûlantes. Détruisant tout sur leur passage. Faisant bouillonner mon sang de souffrance et de haine. L’acier fond et se mêle à mon sang. Ses lames noires ne sont plus lorsqu’il relâche son étreinte.
Murmure douloureux.
« Pourquoi tu te détruis… »
Souffle du vent comme seule réponse et une perle unique qui roule sur sa joue. Tristesse qui enserre la gorge. Sa main se tend vers la mienne dans un dernier don.
« L’ombre n’est pas un manteau pour la lune, mais la brume te cacheras et t’envelopperas aussi tendrement que mes bras auraient pu le faire… »
Pas le temps pour une réponse il est déjà parti. Encore. Réponse qui s’envole dans un volute de vapeur.
« Je ne veux pas d’un autre manteau que celui de tes bras… »
« Impossible… » me souffle Éole
Mon regard se perd dans les souffles douloureux qu’expire mon corps. Mes mains se lèvent instinctivement comme pour me montrer le changement. Dix griffes argent parcourues de reflets d’ombre qui évoluent comme des panaches de fumée les faisant disparaître par intermittence. Geste rageur qui découpe la nuit en incisions nettes. La brume s’enroule autour de mon corps comme un cocon d’argent. Les nuits seront longues…
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