jeudi 15 novembre 2012

Lion...


Dernier saut dans une impulsion contrôlée et mon cœur s’arrête face au spectacle. Les rayons pourpres se reflètent dans toutes les vitres de mon jardin. Un avertissement voile dans mon esprit qui s’agite. La peau de mon dos se déchire sous des griffes que je ne reconnais pas. Lion noir aux yeux noir cercles de rouge. Battement de cœur désespéré avant de me ressaisir. Tu as tes griffes aussi...
Position d’attaque et lorsqu’ il amorce son geste je sens que sa force aura sûrement raison de la mienne.  Hurlement de douleur à la lune. Mes écailles sont inexistantes face à lui. Et mon sang coule distillant son reflet argente et son odeur métallique.  Chape de brume cercle d’ombre et deux bras qui m’encerclent chaleur instantanée je me laisse berce et le lion disparaît.
Une vue de ton esprit petit chat...

Nouvelle étoile...


Mon jardin. Un souffle d’air qui laisse s’envoler certaines mèches échappées de l’élastique qui les retiennent et volent autour de ma tête. Rire moqueur qui réchauffe mon sang.
Là tu ressembles à la lionne que tu es !
Deux bras encore chaud qui m’attrapent dans une étreinte et me laissent avec une boule dans la gorge.  Je ne pleurerais pas. Deux ailes duveteuses aux reflets d’ambre se referment sur moi.
Elles sont magnifique aussi chaleureuses qu’un soleil.
Je souris à la comparaison Léo a toujours aime la lune là ou lui préférait le soleil et sa caresse.
Je suis là pour te les offrir. Pour te rendre ce qui t appartient.
Elles sont à toi et tu le sais les miennes étaient bleu nuit...
Il est temps simplement que la chaleur reprenne le pas...
Un sourire et une morsure dans le cou.
Hey depuis quand tu vires vampire toi!
Oh toujours à me casser mon délire je trouvais ça plus drôle que simplement te toucher et je sais que tu détestes!
Sourire alors que ses doigts effleurent les miens. Chaleur de mon sang qui perdrait presque sa couleur d’argent au profit de la sienne plus chaude. Presque.
Ce qui est à toi t’appartient petit prince
Dernier baiser aérien
Tu es libre ma belle de tout devoir envers nous. On sait très bien que jamais tu ne nous oublieras mais n oublié pas non plus la vie...
Je t’aime petite fée... Si tu ne veux pas de mes ailes retrouve les tiennes ou je te collerais celles-là de force sur le dos. Tu nous manques déjà...
Larme silencieuse et solitaire mais déjà il a disparu...

Mon jardin...


Un jardin de verre et d’acier. Quelque chose que je ne connais pas et qui pourtant me semble être familier comme un morceau de soi que l’on découvrirait. Mes mains brillent sous la lune et ma peau respire l’air frais sans carapace ni fourrure. Frisson glacial qui me fait sourire.  Bien longtemps que je n’en avais pas senti un. Mon cœur bat lentement et c’est comme si ce monde battait à son rythme. Prise d’appuis dans le sol et démarrage pour un parkour qui sera des plus instructifs. Sensation de liberté profonde alors que je slalome entre des arbres passant à travers une clairière qui m’évoque un souvenir et continue sur un toit. Arrêt brutal par un rugissement. Peu importe je me sens bien ici sur ce toit. Présence à mes côtés. Deux yeux d’émeraude une main qui passe dans les cheveux avec un petit air gêné qui me fait sourire. Ne t’en fais pas Léo tu n as pas perdu ce droit. Assise les pieds dans le vide le dos calé contre son souvenir je me souviens en regardant les fleurs grimper le long des tiges de métal des immeubles. Toutes si différentes et toutes merveilleuses. Des sabots de venus en passant par les lys noirs et les roses blanches jusqu’aux fleurs de passion. Mon jardin s’étend devant mes yeux et je ne peux que sourire en pensant à celui que je visitais. Nouveau rugissement et un murmure dans mon oreille.
Ton âme est libre. Tu n’es pas née félin mais tu en as le cœur, les griffes et la liberté. Il ne pourra plus jamais rien contre toi tant que je serais là. Et je suis là en toi. Pour toujours. Adapte-toi comme tu as toujours su faire.
Dernière caresse dans mes cheveux alors qu'il disparaît et que je retrouve mes écailles et mes griffes accompagné de la fourrure. Je serais presque déçue. Deux yeux d’ambre qui luisent dans le noir.
Que cherches-tu Asaën...
Tu es ma protégée et je n’accepte pas que tu t’éloignes
Et moi  je n’accepte pas d’être protégée.
Nouveau rugissement comme un défi et feulement de réponse. Son corps se transforme et je ne peux empêcher un sourire. Tu es dans mon jardin Asaën et ici je fais ce que je veux.
L’espace d’un soupir mon corps s’allonge. Les os craquent et la douleur s’empare de mon corps comme une vieille amie. J'apprécie la chaleur de la fourrure contre ma peau et les sens qui se développent comme un instinct de survie. Ma fourrure est blanche tachetée de noir. Mes écailles sont toujours là. Présente. Son regard se teinte d’incompréhension. Son attaque est rapide et ses griffes déchirent la nuit alors que les miennes éraflent ses côtes. La résignation ne sera pas plus forte que sa volonté de me prouver le besoin que j’ai d’être protégée. Nouvel attaque et ses griffes lacèrent mon dos et crissent sur les écailles. Mes crocs se posent sur sa gorge alors que ses pattes me serrent contre lui.
Je n’ai pas besoin d’être protégée. Et je suis libre Asaën tu es le bienvenu ici mais lui aussi tant qu'il ne détruit pas les fragiles fondations de mon jardin. Il faudra t habituer à le voir. Mon corps a retrouvé sa forme humaine et le sien en fait autant. Alors qu'il s’éloigne dans un dernier regard.
Je ne te chasse pas Asaën souviens toi que tu es parti seul pour réfléchir ...
Une caresse dans mes cheveux et je retrouve l’étreinte d’un souvenir. 
Je ne me savais pas métamorphe.
Tu seras ce que tu veux être, toujours...

jeudi 8 mars 2012

Danseuse...

Couleurs. Chaleur. Rien d' autre qu'un de cercle de flammes colorées. Juste ça et pourtant c'est déjà tellement. Autant de voies possibles pour la création. Autant de matière présente pour mon imagination. Un regard vers une plus petite verte qui oscille lentement. Dangereuse et calme là où ses sœurs sont vives et impétueuses. Je l'appelle a moi d' un regard et elle prend place dans mes mains. Souvenirs assez récent d' une petite danseuse bleutée et envie de la recréer. Image précise et nette dans mon esprit avant que mes doigts ne se meuvent autour d' elle. Petite flammèche qui ondule lentement alors que je la relâche. Elle pose doucement ses pieds brulants sur l'herbe sèche et une trainée de flammes verte nait comme un fil destiné a son oscillation. Et comme une funambule elle le suit dans une danse qui me fait sourire. Son bras se tend et ses doigts effleure une flamme couleur soleil couchant dont elle se pare comme une robe puis dans un saut gracieux elle passe au dessus d'une flamme blanche qui lace des chaussons autour de ses pieds brulants. Enfin elle revient se poser devant moi assise en tailleur. Elle regarde tout comme moi ses sœurs et sans que je l attende ses lèvres s'ouvrent dans un bâillement léger, pas plus fort qu'un soupir qui suffit a éteindre le cercle coloré. Alors elle s'enroule en boule sur un rocher blanc et son corps cesse de luire lorsqu'elle s endort. A la lueur de la lune il ne reste de cette soirée qu'une ligne brulée menant directement a la roche ou son corps scintille comme un diamant. Peut être reviendrais-je un jour pour la voir revivre.

mardi 6 mars 2012

Ecrire...


Écrire une envie qui me coule dans le sang. Peut on se nourrir d' encre toute sa vie? Autant un besoin qu'une envie. Dévorer l encre la laisser s insinuer en moi pour créer des images, des mondes tous plus beaux les uns que les autres. Une encre noire aux milles reflets de possibles miroitant dans la nuit comme des milliers d'étoiles. Les lignes défilant toutes vers un même but, le point final. Celui qui aura terminé de créer le pont qui mène a cet autre monde celui que chacun s imagine a sa manière et reproduit. Profonde liberté dans le choix des mots qui conditionne une sensation. Un mot plus que tout autre pour un sourire, une larme ou tout simplement une émotion. Écrire et vivre. Je pense donc je suis ... J écris donc je suis résonne en moi. Prendre une plume pour libérer l encre aussi noire que l amère douleur qui enserre ma gorge et retrouver un semblant de paix quelques instants. Écriture beaucoup plus fluide dans la douleur comme si en ayant mal je me prouvais être en vie et que cette plume se nourrissait simplement de douleur et pourtant. Parfois il y eut des textes pas vraiment heureux mais beaucoup moins sombre... Peu de traces certains envoles en fumée et d' autre simplement offerts. Écrire parce que ça me semble vital. Parce que ça devient un besoin, une drogue. Écrire pour ne plus penser qu'à ça. Qu'aux mots qui glissent sur la feuille. Parce que ça devient plus simple. Une sensation un mot rien de plus. Mais parfois il y a simplement le besoin sans les mots... Un seul alors a écrire... Désespoir. 
Écrire pour vivre, pour changer une lettre et passer de douleur a douceur. Écrire pour faire vivre, revivre,pour imagée. Parce qu'un mot quand on le lit donne une image parce qu'arc en ciel est presque aussi beau que le fait lui même. Écrire tout simplement pour se sentir libre de créer, d' offrir. Écrire et s amuser a effacer des lettres pour découvrir que le rire se cache dans le verbe, que parfois un simple vide transforme l'envie et nous laisse en vie. Écrire parce que c est un jeu parce qu' il n y a nul besoin de rayer pour enrayer l engrenage de la douleur, parce qu'une goutte d' encre est plus efficace qu un grain de sable. Écrire pour couvrir, découvrir, recouvrir une page, un mot, une passion, un besoin. L encre comme un second liquide vital tellement plus noir la ou le rouge devrait dominer, si plein d' espoir la ou le coeur rate un battement. Écrire parce que c est le seul moyen de se libérer. Écrire et brûler parce que c est le seul moyen de lui faire lire. Écrire pour vivre, écrire pour rire, pour construire, déconstruire , et toujours reconstruire...

dimanche 4 mars 2012

Là...

Chaude effluve d'un rayon d'or qui tire de mon cœur un battement plus fort. Je ne saurais dire ce qui me fait sourire les couleurs, la caresse printanière ou l'envie tout simplement de rire. Tournoyer comme une enfant les bras écartés et rire à ne plus s'arrêter. Impression que cela fait bien longtemps que je ne l'ai plus fait. Trop longtemps que l'hiver pèse sur mon âme comme une chape glaciale. Nouvelle caresse dorée et nouvelle inspiration. Délicieuse et douce. Encore une année bientôt l'été, cruelle période que celle ci. Léger doute mais le masque reste en place et le sourire est toujours là. Il n'est pas l'heure des diamants. Cette nuit peut être quand le soleil aura éteint son cœur brulant pour l'offrir a sa compagne immaculée. Alors peut être que quelques étoiles naitront a ce moment la mais pas maintenant surtout pas.  Inspiration et calme la tête posée sur les genoux de mon frère je serre sa main dans la mienne et les couleurs que reprennent ses joues me tire un soupir il est toujours la... 

L'éternité...

Regard a la lune. Deux yeux aussi sombre que l écrin qui les abrite. Deux orbes expressives qui caresse le paysage océanique d' un regard éteint.  Sphères aussi noires que la dentelle qui s étend sur le masque immaculé qui cache mon visage. Terrible expression figée dans un demi sourire éternel terni par deux larmes d' encre immuable. Aucune couleur. Symphonie en noir et blanc une harmonie en douleur. Larme d' encre comme un soupir qui s étend et prend sa place. L éternité au cœur de la nuit. Deux ailes noires. Deux lianes aux épines de désespoir. Une voix calme et plus seulement un regard. 
- Qui a dit que les ailes était obligatoire pour voler... Regarde dbz...
Sourire ironique derrière le masque a la référence. Se rend il compte de l aberration qu il vient de dire! Sûrement puisque son rire explose sous la voûte étoilée. Et sans même s en soucier il recule. Les deux pieds dans le vide il continue de rire jusqu'à s arrêter essoufflé et se tenir droit. 
- Alors tu attends quoi?
Une explication. Une raison. Un calme complet. J'attends beaucoup de choses mais une seule semble compter ce soir.   

 - Apprendre a voler. 
- Pas si dur. Tu y crois?
Non pas vraiment. Il n y a que dans les dessins animés ou le héros s envole sans difficulté apparente. Je n ai pas ça en moi alors pour ce soir je resterais sur la terre ferme. Ses deux pieds reprennent leur position initiale sur le sol. Légère étreinte et geste autant joueur que calculé. Le recul qu il m impose me laisse les deux pieds dans le vide les doigts crochetés a la paroi de la falaise. Battant l air pour remonter. Ses deux mains me ramènent sur le sol. 
- Effectivement tu ne voles pas sans ailes...
Un constat comme un autre. Hésitation entre rire et pleurs et au final une seule chose gagne pour une fois. Le sommeil.

Danseuse...

Chaleur. Intense luminosité bleutée qui joue entre mes doigts. Flammèche ignée. Créature  enflammée au crépitement léger.  Un souffle lent comme un murmure et elle s'élance sortant de ma paume pour prendre son envol. Une danseuse brulante entre les mains d'un fou n'est que destruction, dans les mains du sage elle devient création. Mon cœur balance au rythme de ses déhanchements souples et hypnotiques. Un piège pour le regard. Une caresse pour l'âme. Sensation d'étourdissement. Douce léthargie alors qu'une légère musique retentit, un rythme doux qui chuchote un sourire à mes oreilles. 
D'où vient elle?
Qui la produit?
Une seule réponse. Deux orbes aussi noirs que l'océan d'encre dans mes veines, aussi chaud que la danseuse qui continue ses arabesques. Les sphères ont disparues. Je laisse Morphée resserrer les pans de sa couverture sur mon corps gelé par les larmes de Ge et m'emporter dans son monde de douceur. Ou peut être est ce celui de la douleur... A une lettre près on ne peut être sur...

Mon nom n'est que silence...


La musique comme une onde se propage dans tout mon corps. Pulsation colorée de la création alors que mon corps commence à suivre le rythme entrainant dans un mouvement lent. Nouveau tempo et une envie plus profonde encore. Chanter. Couvrir de ma voix cette harmonie chaleureuse. Larme silencieuse comme un monde qui nait. Miroitement envoutant qui tire mon corps plus en avant encore sans vraiment que mon esprit ne suive. Surement ce que l’on appelle une évasion. Sensation doucereuse du bien être teinté d’amertume. Quand construire devient synonyme de détruire. Quand l’acceptation devient plus dangereuse qu’un refus. Et toujours cette musique apaisante comme un ordre pour mes pensées. Quand corps, esprit et cœur sont détruit que reste-t-il …Une seule envie comme une boule dans la gorge à la fin du morceau. Refus de cet abandon aux gouttelettes.
Mon nom est larme et il résonne dans le silence…

mardi 31 janvier 2012

Neige...

Caresse glacée qui effleure lentement ma joue. Étendue gelée qui scintille sous les pâles rayons d'argent qui transpercent à peine la masse cotonneuse des nuages. Allongée, les yeux fermées je laisse le froid m'envahir et me tirer un frisson. Si mon corps réagit c'est que la vie coule encore dans mes veines mêlée à l'encre qui me tire toujours plus fort vers la chaude lumière intérieure que projette le manoir à moitié endormi. Seules quelques âmes respirent encore mais plus aucun bruit ne me parvient, plus de musique, de rires et de chants, seulement un silence qui apaise. Retour à la maison qui nous donne à tous un sourire lumineux. Impression permanente de revivre, de redécouvrir et toujours ce partage incessant avec ceux qui nous entoure. Une envie d'y retourner encore et encore. De ne plus le quitter, de retrouver cette insouciance qui nous pousse aux batailles de boules de neige, aux descentes en luge, aux étoiles brillantes qui virevoltent au gré des envies de certains porteurs. Un seul souvenir restera. Toujours.
Sourire... 

lundi 23 janvier 2012

Close your eyes sometimes it helps....

Ferme tes yeux et imagine...
Non...
Réponse catégorique. Sans appel. Tremblements incontrôlés. De pire en pire. Accumulation, plus la force de tout garder derrière la carapace. Tout remonte derrière mes yeux et les images reviennent en boucles. Aucun répit ou presque, envie de hurler que je réfrène. 
Le cri.
L'image d'un fou, les pulsions destructrices qui se libèrent de leurs chaines. 

Raconte moi ton histoire...
Non...
Réponse constante. Hors de question qu'une faille ne se crée. Le masque tient et même si le sourire reste figé il parait toujours plus vrai que la grimace de douleur qui tord mes traits intérieurs jusqu'à les rendre immondes. 
Plus d'encre dans le corps, tellement diluée qu'elle en devient invisible. 

Offre moi ton nom...
Mon nom est Douleur, mon nom est Dégoût...

Close your eyes sometimes it helps...

Never...

dimanche 22 janvier 2012

Enfer...

Les mots sont des dons.
Les mots sont des armes.
Les mots ne se gaspillent pas...

Aucun mot pour décrire cette sensation destructrice qu'est l'enfer. On lui prête bien des masques. 
Horreur. 
Douleur. 
Sang. 
Terreur. 
Cauchemars. 
Et parfois tout ces masques se superposent. C'est à ce moment que tous les mots disparaissent pour ne laisser qu'une sensation. A ce moment précis où ceux qui pensent connaître la douleur ne font en réalité qu'effleurer cette surface lisse et brillante qui emmène toujours plus bas dans un endroit où seul le masque sauve l'âme, où la peau devient une carapace pour se protéger des remords et des regrets qui arrachent des lambeaux de vie avec leurs mâchoires aux dents acérées. Coupantes comme des rasoirs. Que connaissez-vous de la douleur si ce n'est une pâle représentation? Que savez-vous d'un bain de sang? Du vôtre? De celui d'un frère?
C'est lorsque l'on croit savoir que l'on oublie que l'on ne sait rien. Rien d'autre que ce que le monde qui nous entoure veut bien montrer. Le plus beau des masques reste le sourire. Si pratique qu'aucune question ne se pose lorsque les lèvres s'étirent en coin. Pour le reste il n'y a pas de mots.

Certains pensent que la carapace sert à se protéger du monde. La mienne sert à protéger le monde de l'enfer. Prétentieux. Peut-être mais si un jour vous trouvez la faille alors peut-être que vous comprendrez que parfois il vaut mieux rester ignorants...

vendredi 13 janvier 2012

Un mot...

Je ne sais pas où je suis et pourtant l’environnement me semble familier. Aucune peur ne m’étreint le cœur. Ascension qui me fait du bien. Longtemps que je n’avais pas joué avec les nuages. Une forme emplit de puissance me dépasse. Un bond à cette hauteur est un concentré de force pure mais il rate le plus important. L’escalade. Sifflement moqueur alors qu’il passe à mes côtés. Peu importe ce qu’il croit ma propre puissance me suffit, synonyme de liberté sans limite. Mon corps se plie et passe par une petite fenêtre aux carreaux brisés. Nouvelle cour de jeux. Nouvelles limites imposées par ce qui m’entoure. Des poutres en bois assez larges pour supporter mon poids, un parquet au sol où un long dragon sombre évolue. Envie de marcher lentement pour profiter des circonvolutions, pour se noyer dans cette mer d’encre que représentent ses yeux le tout sans aucun bruit pour briser le silence apaisant. Allongée sur le sol en bois chaud je laisse les courants d’air m’effleurer et me caresser en me murmurant un mot. Un seul qui me fait trembler et illumine la voie que je me suis tracée.
A nouveau sur mes pieds mon regard est maintenant sur les poutres. Bondissement à la limite du réel mais un mot peut tout changer. Rebond sur un mur et mes doigts crochètent l’arrête coupante de la poutre sombre. Enfin vient l’exercice que je préfère. Le funambulisme. Une danse avec le vent et l’ombre. Nouveau pied posé sur une des pierres noires extérieures. La chaleur qui s’en dégage parcoure mon corps comme une onde de bienfaisance. En vie. Voilà la sensation que ce frisson me donne. La chaleur continue de se répandre en moi alors que mon ascension se fait plus rude. La douleur qui tétaniserait presque mes muscles devient une amie au fur et à mesure que je l’accepte. Ce n’est pas parce que mes muscles sont entravés que je ne suis pas libre. Je le suis trop profondément pour qu’elle s’arrête à une simple condition physique. Sourire. Pour la première fois depuis longtemps. Peu importe le temps que je passe sur cette paroi c’est simplement une voie de plus. Je me plais à penser que l’important ce n’est pas le but final mais le chemin que l’on parcourt pour l’atteindre et lui seul importe. Mon cœur s’accorde au murmure de la nuit, au chant des étoiles, au sourire de la lune. Une parmi des milliers. Un cœur de plus qui bat. Dernier mètre. Inspiration plus profonde que les autres. Demi -tour et appuis sur le rebord d’une fenêtre. Assise les pieds dans le vide je regarde le monde qui s’étend sous moi. Pas de nuages aujourd’hui pour brouiller ma vue. Une simple étendue limpide. Une prairie immense qui semble faite de milliers de reflets, un long fleuve qui serpente comme une larme d’argent roulant sur la joue du monde. Jumelle de celle qui glisse lentement sur ma peau. Joie. Bonheur. Vie. Et puis un mot. Un seul qui résonne encore et toujours. Croire. Premier pas. En quelque chose qui n’existe pas. Je ne pense pas en être capable mais je veux croire en une chose. Celle qui vit en nous et nous rend capable de beaucoup de merveilles. Impression que notre esprit est beaucoup plus qu’un simple muscle s’il est guidé. Enfin je me relève et termine cette montée en quelques secondes pour finalement atterrir à côté d’un être que je connais parfaitement pour l’avoir créé. Kina aux yeux sombres comme une nuit sans lune et à la peau de bronze sous la Dame.  Une vue de mon esprit. La forme que j’ai vu passer tout à l’heure. Peu importe depuis combien de temps il est là à attendre je sais ce qu’il veut.
Ses griffes effleurent le vide alors que je suis perchée sur le parapet regardant le vide. Je le dévisage quelques secondes avant de lui souffler ce mot que l’on m’a offert. Saut dans le vide alors que mon corps se couvre d’écailles et que des ailes membraneuses s’ouvrent en claquant au vent.
Mot qui résonne longtemps dans la nuit comme une promesse. Une voie à suivre.
Espoir. 

jeudi 5 janvier 2012

Cocon...

Douce enveloppe qui m'enserre alors qu'à nouveau les larmes d'eau douce caresse ma peau. Je ne me lasserais jamais de cette sensation parfaite de bonheur qui me prend au corps et réchauffe mon coeur. L'eau comme un torrent sauvage et pourtant si douce caresse sur mon corps. Besoin qui se fait sentir alors que l'odeur même de terre mouillée m'apaise. Rien de meilleur que marcher pieds nus dans l'herbe glacée et humide de millions de gouttes. Chacune comme un monde unique aux reflets sans fin. Bras ouverts au monde, au ciel j'attends juste que cette sensation finissent de m'emplir. Notre corps est fait d'eau en partie le mien lui est totalement dévoué. Douce fraîcheur qui enserre légèrement ma gorge et me fait frissonner. Ondulation parfaite qui remonte le long de ma colonne pour finir dans une expiration. Volute lent qui s'éloigne comme si tout s'éloignait pour ne laisser qu'un calme absolu. En vie... Le principal. 

lundi 2 janvier 2012

Pluie d'argent...

Assise sur un rebord de fenêtre ouverte à tous les vents j'expire un volute de buée, brûlante en comparaison de l'air qui m'entoure. Nouvelle année, je ne vois rien de nouveau dans un recommencement éternel. Mes yeux se posent sur les griffes noires qui ont remplacées mes mains et sur les écailles qui composent mon corps. L'éclat lunaire n'a jamais paru aussi froid alors que des milliards de perles commencent à rouler sur ma peau. Pleurs d'un monde qui souffre ou simplement un moyen de se laver, d'être prêt pour un renouveau. Pourquoi ne pas voir ce monde comme une entité aux sentiments complexes mais à l'expressivité exacerbée pour ceux qui savent écouter et voir, sentir et comprendre. La pluie comme des larmes, le vent comme un souffle parfois joueur et parfois coléreux, les murmures comme des pensées millénaires de quelque chose qui vit depuis si longtemps qu'on l'a oublié. Certains ont besoin d'un dieu pour se sentir vivant et protégé, je crois que j'ai juste besoin de Nature. Bruit assourdissant d'une cité où les chemins se croisent en mille voies mais où personne ne vit vraiment, odeur fétide gâchant même le parfum des fleurs qui ont réussit à s'implanter là aider par quelques mains humaines, aucun autre murmure que le grincement métallique du métro, pas de chant d'oiseaux et encore moins le silence qui paraîtrait si assourdissant et dérangeant. Perle qui tombe du ciel et roule sur ma joue me faisant lever les yeux et lorsque je pose mon regard sur le paysage que je surplombe je ne peux que sourire. Les gouttelettes tombent en rayons d'argent sur le monde et le font briller sous l'éclat de la lune. Manteau d'acier, souple et solide. Immuable. Rassurant. Enfin mes yeux se ferment sur cette vision et j'ai l'impression que mon coeur bat un peu moins fort. Presque en paix. Tout recommence mais les changements seront toujours possibles.