Une respiration. Entière. Complète. Bienfaitrice sur tes poumons. Le froid qui entre en toi avec l’impression de nettoyer toute la saleté accumulée au fil des jours dans la ville… Une nouvelle inspiration et tu t’élances. Glissant avec une liberté sans pareille sur la glace, les bras ouverts en grand, captant le vent tu tournoies sur tes patins. Un sursaut d’orgueil, une envie de vitesse et tu te mets à un bout du lac pour t’élancer le plus vite possible à l’autre bout, allant plus vite que toi-même. La seule personne valable à battre reste soi-même… A bout de souffle tu t’effondres dans la poudreuse et comme lorsque tu étais enfant tu regardes les flocons tomber sur toi, aucune forme identique mais toujours la même douceur glacée qui te fait sourire lorsqu’elle effleure ta joue ou ton nez et rire quand elle se glisse dans l’ouverture de ton col et se faufile jusqu’à la peau de ton cou. Tu te sens juste bien, la neige fondant petit à petit sous toi… Tes yeux se ferment et quand tu les rouvres, une fleur se pose sur la surface de l’eau créant des circonvolutions éternelles. Du bout de ton pied tu en crées des nouvelles qui viennent se fondre à celles déjà présentes et enfin tu plonges, découvrant un monde sublimé par les rayons d’or et les reflets qu’ils créent sur les plantes et les poissons colorés. L’impression que ton destin et ta vie sont liés à ceux de ces êtres de l’eau. Tu louvoies entre les algues et les caressent du bout des doigts sentant la vie passer comme un courant… Tu remontes et une liane de feuilles vertes s’emmêle dans tes cheveux, un bonjour du saule pleureur qui joue avec l’onde dans laquelle tu te baignes, le soleil est haut et fort et tu préfères rester dans l’eau à nager pour sentir tes poumons crier d’arrêter l’effort tout comme tes bras qui se tétanisent. Alors, allongé sur le dos, tu regardes les nuages passer, t’amusant à leurs trouver des formes réalistes ou complètement imaginées. Tu es bien allongé sur l’herbe mais il fait trop chaud, tu t’avances sur le petit ponton de bois qui craque légèrement sous ton poids et plonge pour sentir un courant glacé qui te fait un bien fou. Quand tu ressors la tête de l’eau une feuille dorée se pose à tes côtés et tu lèves les yeux, les arbres sont parés de leurs plus belles couleurs bronze, rubis et or. L’eau est plus froide et tu décides alors de retourner sur ta serviette pour t’allonger et profiter des derniers rayons tièdes du soleil automnal. Tu restes à regarder le soleil se coucher et la combinaison de ses rayons qui illuminent les arbres rougeoyant. Enfin la lune se lève avec son tapis céleste piqué d’argent et tes yeux se ferment. Un chuchotement t’emporte, celui de Morphée qui t’accueille dans ses bras…
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